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Ca, c'est une petite mine avec une antenne!

Jeudi 17 janvier 2019 à 15:24

Gaétan. Fouquet. J’sais même plus quoi te dire. J’ai encore envie de t’écrire, évidemment. Mais souvent, dès que j’ouvre une page, je ne sais plus quoi dire. L’écran reste désespérément blanc, et je fini par tout fermer. Je ne sais pas trop ce qu’on peut raconter à quelqu’un presque quatorze ans après sa mort. Je ne sais pas ce que tu es aujourd’hui, si quelque part tu jettes un œil sur moi de temps en temps. Un peu comme je le fais chaque fois que je regarde le ciel et que bêtement, je me dis que tu es là, quelque part. Que tu as enfin trouvé une place qui te convient. Que tu es heureux. J’aimerais tellement que tu le sois. J’voudrais te voir sourire, pour du vrai. Sans cet océan de peine qui a suivi cette jolie journée. J’voudrais rire avec toi. J’voudrais que tu me taquines. M'asseoir sur tes genoux. Que tu fasses semblant de me laisser tomber. Que tu me chatouille un peu. Enlever le gel de tes cheveux. M’asseoir contre toi et oublier que les rares fois où ca m’arrive sont invariablement suivies de la sonnerie du réveil. J’voudrais que tu me laisses aussi. Que tu ne surgisses pas à l’improviste comme ça parce que j’écoute une chanson. J’aurais voulu qu’on vive tout ce qu’on avait à vivre tu sais. Je sais pas trop ce qu’on serait devenus. Peut être bien que je t’aurais perdu de vue. Ou peut être pas. Peut être que la, maintenant, on déconnerait de mon divorce. Peut être que t’aurais trouvé la femme dont tu rêvais. Que tes enfants me surnommeraient tata. Peut être bien que t’aurais plus de cheveux. Et que je me serais moquée de toi pour ca. Peut être qu’on se ferait des soirées avec les copains. Peut être qu’on aurait été une équipe d’enfer au times up. Qu’on dessinerait encore et que je ragerais toujours devant ton talent. Peut être même qu’ils existeraient encore ces moments ou tu te mettrais un peu à l’écart, et ou je viendrais te voir pour discuter de ce qui ne va pas. Peut être qu’on serait devenu des adultes ensemble. Peut être que je serai devenue adulte moins vite. Peut être même que toute cette peine ne m’aurait pas malmenée comme elle le fait encore aujourd’hui. J’refais le monde tu vois. Ca faisait bien longtemps que ca ne m’étais pas arrivé. Et je crois que c’est la première fois que j’imagine vraiment ce que serait mon présent si tu en faisais encore parti. Et ca roule le long de mon nez beaucoup trop grand. Ca perle au coin de mes yeux. Et mon cœur se serre. Parce que ca aurait été chouette je crois. Vraiment. Et que malgré tout ce que je pourrais imaginer, tu n’es pas la et tu ne le seras plus jamais. J’pensais avoir guérit. J’en ai encore des choses à apprendre tu vois. Et ca fait quatorze longues années que tu n’es plus la pour m’aider. Tu me manques. Et je t’aime.

 

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