"Devine, Devine
Un grand champ de lin bleu de la couleur des larmes
Ouvert sur un pays que seul l'amour connaît
Où tout a des parfums le pouvoir et le charme
Comme si des baisers toujours s'y promenaient..."
Un grand champ de lin bleu de la couleur des larmes
Ouvert sur un pays que seul l'amour connaît
Où tout a des parfums le pouvoir et le charme
Comme si des baisers toujours s'y promenaient..."
Oui parce que cette chanson, elle représente beaucoup, trop peut être. Beaucoup de ses chansons comptent pour moi, mais celle la, elle est particulière. C'est en écoutant ces mots que je suis devenue grande. C'est en les comprenant que je me suis rendue compte de ce que l'on a, de cette chance qu'on a tous entre les mains, et qu'on ne devrait pas avoir le droit de gâcher.
C'était l'été, la fenêtre de la voiture était ouverte et le vent fouettait mon visage d'adolescente pendant que j'essayais tant bien que mal de retirer les derniers morceaux de caramels s'accrochant à mon appareil dentaire. Le soleil brillait, et l'air de la mer emplissait mes poumons. J'avais hâte de retrouver le sable, d'y enfoncer mes orteils et de rester la, simplement. Je savais que le soir viendrait sans que je le vois arriver, et comme chaque jour après le repas les parties de rami se poursuivraient jusque tard dans la nuit. Le lendemain, on recommencerait. La douche, toujours trop courte, prise dans la précipitation, pour retrouver les copains plus vite avant de partir arpenter les plages du débarquement. Apprendre, encore et encore, pour ne pas oublier d'ou on vient, pour ne pas laisser les même erreurs se répéter. Je me sentais si petite devant ces croix blanches s'étirant jusqu'à l'horizon. Et toujours, entre chaque halte, c'est sa voix qui me redonnait le sourire. C'était nos quatre voix entamant ses couplets qui me faisaient chaque fois me rendre un peu plus compte de la chance que j'avais, et que j'ai toujours. Au milieu de mes souvenirs, il y a toujours une petite note, une phrase qui se glisse discrètement pour les rendre plus vivants. Et chaque fois, un petit sourire s'installe tranquillement au coin de ma bouche.