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Ca, c'est une petite mine avec une antenne!

Jeudi 16 août 2018 à 19:39

J’aurais besoin de craquer. Tu sais, pour du vrai. Parce que la, ca déborde à l’intérieur. Sévère. J’ai honte de moi. De ne pas tenir le coup. De ne pas être foutue de tout mener de front. J’ai honte et en même temps mon petit corps m’a bien fait comprendre que je m’en demande trop. J’voudrais pleurer. Un bon coup, crier fort, hurler tout ce qui est dedans et qui refuse de sortir. Je voudrais mais pas seule. Je voudrais pleurer et sentir une main pleine de compréhension et de tendresse caresser mes cheveux. Je voudrais crier et entendre une voix douce me répondre que j’ai le droit. Je voudrais hurler et que cette voie me dise que tout ira bien. De poser mon bagage la, sans m’en soucier. Je voudrais pleurer, crier, hurler, et en relevant la tête rencontrer une paire d’yeux pleins d’amour et de certitudes, qui me diraient sans aucun mot que je peux me reposer, qu’on va me porter le temps que mes jambes puissent le faire à nouveau. Que j’ai le droit de ne pas toujours être le roc qui encaisse tout. Que la petite fille qui se bat envers et contre tout depuis trop longtemps peut se tenir là, bien au chaud, lovée dans ses bras, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus envie de pleurer. Je voudrais croire à ce que ces yeux me diraient. Y croire suffisamment pour pleurer, crier, hurler, et finir par sourire.

Mardi 19 juin 2018 à 18:20

https://www.youtube.com/watch?v=NSKHc_iLKhI

Lui il se lève chaque matin. Tranquille. Comme une évidence. On imagine pas qu'il puisse un jour disparaître. Un peu comme ce truc qui me remue la poitrine et les veines. Enfin, c'est pas tout à fait ca. On a bien cru qu'il pouvait disparaître derrière un horizon sombre. On l'a regardé se coucher sans savoir quoi faire. Et la nuit s'est installée. On a cru que la terre cesserait de tourner, que ce joli soleil ne repointerai jamais le bout de son nez. Mais en vrai, ca ne s'arrête jamais de tourner. Jamais. Il était juste la, de l'autre coté. Et la, tout de suite, il brille de mille feux dans mon ciel. 

Mardi 15 mai 2018 à 21:00

https://www.youtube.com/watch?v=9p-9U53txWQ

Il viendra le jour. Il viendra. La terre sera sombre et les nuits froides. Mais un jour, le soleil se lèvera à nouveau. Il fera chaud et le soleil caressera notre peau. Les traces salées sur nos joues tireront un tantinet nos joues courbées par un sourire. Juste pour nous rappeler ce qu'on aura payer pour ce jour au soleil. Et puis, petit à petit, on guérira. 

Jeudi 19 avril 2018 à 13:24

Elle raisonne cette chanson. Loin, tout au fond de mon être, les échos des notes et des voix se répercutent un peu partout. J’ai les yeux qui piquent. Je nous revois, gamins, empêtrés dans nos premières « histoires de grandes personnes ». J’me rends bien compte que quelque part, je ne suis pas, et je ne serai jamais, une grande personne. T’sais, cette vision de l’adulte qu’on aimerait nous faire avaler petit. La grande personne qui sait ce qu’elle fait, qui prend un chemin et qui le suit. J’sais pas ce que je fais. Je ne sais pas où je vais. Enfin, je sais à peu près ou je voudrais aller. Mais rien de plus. Et cette chanson, elle raisonne de joie, de toutes ces belles histoires, qui continuent encore aujourd’hui. Elle raisonne de peine aussi, de toutes ces belles histoires qui se sont finies, plus ou moins bien. Elle raisonne du manque de ces êtres chers, qui m’ont quittée et que je me plais à imaginer quelque part. Elle raisonne du malheur, de bonheur, du fragile équilibre qui fait la vie. Qui la rend belle, qui la fait passer trop vite. Elle raisonne, et de vibration en vibration les émotions se transforment en vague, qui se fracasse dans mon cœur, me nouant la gorge. Surtout ma p’tite vie, ne passe pas trop vite. Rappelle-moi sans cesse de profiter au maximum de ces êtres merveilleux qui peuplent ma vie. Rappelle-moi la chance que j’ai. Rappelle moi qu’aussi noir que soit le ciel, nos sourires chasseront les nuages et ramèneront le soleil. Ne me laisse jamais oublier, pour que le jour où je fermerai les yeux, j’ai encore la gorge nouée de larmes de joie à l’idée de tout ce que j’aurai vécu.

Jeudi 22 février 2018 à 12:23

Treize ans. Aujourd’hui, ca fait treize ans. J’aimerais trouver de belles phrases, entrelacer les mots et les voir devenir un peu ce que j’aurais voulu te dire. Mais pour être honnête, je ne sais pas vraiment ce qui ressortira de notre rendez-vous annuel. Je ne sais pas trop, si j’ai mal ou si je ne ressens plus cette peine qui m’a serré le cœur si longtemps. C’est vrai, c’est moins douloureux. Il semblerait bien que la douleur se fasse discrète, autant que les traits de ton visage me deviennent de plus en plus flou. J’aimerais retenir tout ca, ne pas laisser mes impressions et mes sourires de l’époque se perdre dans le cours de cette vie que je construis sans toi. Et je me souviens, moins bien, mais toujours. Je me souviens mais je ne pleure presque plus. C’est heureux, tu ne crois pas ?  Je n’ai pas parlé de toi depuis longtemps. A bien y réfléchir, je ne parle presque jamais de toi, si ce n’est pour tenter de rappeler aux autres ce que le suicide d’un être cher provoque pour ceux qui restent. Je ne parle pas de Gaétan. Je parle de mon meilleur ami. Mais au fond, je me demande aujourd’hui ce que nous étions vraiment l’un pour l’autre. Je suis restée, je resterai encore longtemps avant que ton regard ne croise le mien. Tu en aurais peut-être des choses à me reprocher, je n’en sais rien. Je ne sais pas tout à fait ce que j’aurais à te dire. Je ne sais pas si on peut fermer un livre comme celui-là. Je ne sais pas si la source de cette douleur qui a coulé sans discontinuer de ma poitrine depuis treize ans commence à se tarir, asséchant cette part de mon cœur qui ne s’est jamais vraiment remise de ton départ. Je ne sais pas si cette sensation de devoir t’écrire pour garder cet espèce de lien entre nous perdurera encore jusqu’à l’an prochain. Aujourd’hui j’en suis la tu vois, je ne sais plus. Je ne sais pas si tu me manques, ou si c’est cette image un peu idéale de toi que j’ai gardé qui me manque. Je ne sais pas ce que j’attends de ces sentiments, de mon égoïsme, de ma honte et du reste. J’ai grandi, peut-être bien que ca vient de la cette impression qu’enfin, je t’ai moi aussi laissé sur le chemin, loin derrière. Qu’un coin de ciel bleu orage brille toujours quand je me retourne, mais qu’il ne me retient plus. Je vais mieux. Et ce chemin est loin d’être fini. Je te retrouverai un jour, vieille, fripée, encore un peu plus bizarre, et ce jour-là, je verrai bien ce que nous aurons à nous dire. L’important après tout, c’est que je me souvienne de ce jour où toi et moi nous étions seuls, dans un couloir, loin du temps, du monde et du reste. Ce moment-là, tes mains dans les miennes, ton souffle dans mon cou et tes bras autour de moi, il n’appartient qu’à nous. Et rien, ni toi, ni le temps, ne pourra me le prendre un jour.

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