Il y a les blessures qui guérissent. Et puis il y a les autres. Celles qui restent bien tapies dans l'ombre, en attendant que le moment opportun se présente. Elles sont vicieuses ces blessures la, et elle prennent un malin plaisir à vous pourrir même la plus belle des journée ensoleillée. Elles aiment les musiques, les images, les odeurs, qu'importe du moment que cela vous ramène à celui ou celle que vous avez perdu. Mais ce qu'elles aiment par dessus tout, ce sont les "anniversaires". Et pour moi, le neuvième arrive à petit pas. Neuf ans. C'est long neuf ans quand on en a pas encore 25. Alors on aurait pu croire qu'aujourd'hui, je serai guérie. A l'évidence, ce n'est pas le cas. 
Non, j'ai toujours ces vertiges, ces manques d'air, ces bouffées de chaleur et ces cauchemars. Des crises d'angoisse ils appellent ca. Je dirais que ca ressemble plutôt à des crises de souvenirs. Parfois, j'en viens à souhaiter ne jamais t'avoir connu. Je te maudit en silence, puis je m'en veux. Bien sur que je ne regrette pas nos bons moments. Les mauvais non plus d'ailleurs, du moment que tu étais encore la. Je ne comprends pas tu sais. Ca va faire neuf ans que j'essaie de comprendre, neuf ans que je me creuse la cervelle même sans y penser. Et ces neuf ans de  réflexion ne m'ont menée nulle part. Il paraît qu'on ne peut pas comprendre. Oui, peut être, mais je suis têtue. Un peu trop surement. Comme je tenais surement un peu trop à toi. On ne refera pas le passé, ni ce qui s'est passé ce 22 février 2005. Et pourtant, ce que j'aimerais revenir en arrière, juste à temps pour t'en empêcher. Egoistement, plus pour moi que pour toi je te l'accorde. En même temps, depuis que tu es parti, ce n'est pas toi qui vit chaque jour avec le poids de ton geste. Et apparemment, ce n'est pas demain que ce poids se fera plus léger. Mais qui sait, peut être un jour, lme mois de février redeviendra un mois banal. Et peut être qu'un jour, j'arriverai à nous pardonner, pour du vrai. Tu me manques.